Le cauchemar de l'amiante

Cauchemar Amiante


Il a récemment été révélé que des élèves d’une école d’Aulnay-sous-Bois scolarisés entre 1938 et 1975 ont été largement exposés aux poussières d’amiante en raison de la présence d’une usine de broyage à proximité. Plus de 130 personnes (riverains, écoliers, ouvriers, instituteurs) ont contracté une maladie provoquée par cette exposition et il est probable que de nombreux cas non recensés soient apparus ou apparaissent à l’avenir. Ce cas illustre une nouvelle fois les désastres et les conséquences graves de l’amiante en France.

Introduit au début du XXe siècle dans la composition de nombreux éléments de construction en raison de sa résistance, de ses propriétés ignifuges et de son coût modéré, l’amiante est aujourd’hui encore présent partout, jusque dans les enrobés des bitumes. On estime ainsi que près de 40% des rues parisiennes contiennent des traces de ce minéral fibreux. Avant l’interdiction en 1997, la France était alors le 1er importateur européen d’amiante. Pourtant, les pouvoirs publics avaient été alertés depuis de nombreuses années. En effet, dès 1976, le cas de l’université de Jussieu à Paris a montré les conséquences néfastes d’une exposition à l’amiante sans pour autant que des solutions drastiques de protection ne soient instaurées.

Pendant près de 20 ans, au contraire, les produits amiantés n’ont cessé d’occuper une place de plus en plus importante au point d’engendrer un véritable désastre sanitaire mais aussi économique. Les autorités sanitaires estiment ainsi entre 2 000 et 3 000 décès directement imputables à l’amiante chaque année et les projections tablent sur une centaine de milliers de morts d’ici 2050.Parallèlement, tout le monde s’accorde sur le fait que le désamiantage des bâtiments et des infrastructures prendra plusieurs décennies et que la facture en sera faramineuse.
Ainsi, les surcoûts engendrés par les travaux de désamiantage impactent lourdement le budget des offices HLM au point de retarder les programmes de constructions nouvelles.

Malgré ce désastre, jamais aucune condamnation pénale n’a été prononcée à l’égard des industriels, des constructeurs ou des pouvoirs publics.